Vichy : le septième art à l'honneur
- clairelengrand
- 7 févr. 2019
- 3 min de lecture
Du 16 au 22 janvier, L’Etoile Palace a accueilli le Festival Telerama, l’occasion pour les bourbonnais de voir ou revoir les meilleurs films de l’année 2018. Neuf films étaient à l’affiche, dont un en avant-première, le tout piloté par le Club Cinéma.
La ville de Vichy a remis le couvert cette année en participant pour la deuxième fois au Festival Telerama. Né d’un partenariat entre l’hebdomadaire culturel et l’Association française des cinémas d’art et d’essai en 2006, l’événement permet aux spectateurs de revoir les films les plus marquants de l’année précédente. Pour pouvoir être admis, les cinémas doivent posséder le label « Art et essai » depuis au moins deux ans. Label que détient la ville thermale depuis 2014, grâce notamment au Club Cinéma. L’association de spectateurs, dont l’objectif est de favoriser le cinéma d’auteur à travers des projections de films et des débats, s’est également chargée de la programmation de l’événement.
Sujets à polémique
Les membres de l’association ont reçu une liste de dix-sept films parmi lesquels ils devaient en sélectionner au moins sept, dont un film jeunesse. Ils ont alors opté pour « L’île aux chiens » réalisé par Wes Anderson. Au cœur de ce film d’animation, la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville de Megasaki par son maire.
Parmi les huit autres films choisis, deux d’entre eux font l’objet d’une controverse au sein de leurs pays respectifs : « Une affaire de famille » du réalisateur japonais Hirozaku Kore-eda et « Leto » du metteur en scène russe Kirill Serebrennikov. Le premier raconte l’histoire d’une famille peu ordinaire, dont les membres « sont liés par le crime et le délit » selon Bernard Bages, président fondateur du Club Cinéma. Une critique manifeste envers le gouvernement en place. « Cela a choqué (au Japon). Shinzo Abe, le premier ministre, n’a pas envoyé de lettre de félicitations au réalisateur comme il le fait habituellement lorsqu’un film japonais est récompensé. » poursuit le président.
Kirill Serebrennikov connaît lui aussi quelques déboires avec le gouvernement russe. Il est assigné à résidence pour une affaire de détournement de subventions publiques, ce que certains qualifient de manœuvre pour le faire taire. L’homme est en effet connu pour avoir critiqué la politique de Vladimir Poutine à plusieurs reprises. Son film évoque l’émergence de la nouvelle scène rock’n’roll dans l’Union Soviétique au cours des années 80.
Opération délicate
Le film « Une affaire de famille » a bien failli ne pas être projeté. « Nous étions dans l’incertitude pendant plus d’un mois » confie Bernard Bages. Palme d’or du dernier festival de Cannes, le film est apparu dans les salles françaises pour la première fois en décembre dernier. « Le distributeur était très gourmand. Ça s’est bien dénoué car la programmatrice qui est à Paris est intervenue. Elle a réussi à convaincre le distributeur de faire un geste ».
La programmation de cette année contenait de nombreuses autres « pépites » parmi lesquelles « Amanda », un drame sentimental français qui évoque les conséquences des attentats de Paris ; « Cold War », un film polonais en noir et blanc où la musique occupe un rôle central, ou encore « The Rider », l’histoire d’une étoile montante du rodéo victime d’un tragique accident de cheval. Le festival a été clôturé par la projection d’une avant-première : « La chute de l’empire américain ». Le réalisateur canadien Denys Arcand signe là le troisième volet de sa trilogie, véritable satire sociale américaine.
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