SeWoong : Un architecte à en devenir
- clairelengrand
- 20 déc. 2018
- 3 min de lecture

Le jeune homme, d'origine sud-coréenne, est arrivé à Vichy au mois de mars. Il est venu étudier le français au Cavilam (Centre d’Approches Vivantes des Langues et des Médias). Ambitieux et déterminé, il souhaite intégrer une école d’architecture à Paris l’année prochaine.
Ce n’est pas par hasard que SeWoong a choisi la France comme destination. Alors qu’il est encore au lycée, à Incheon, sa ville natale, un architecte intervient dans sa classe pour présenter son métier. « Il nous a montré comment d’un simple croquis pouvait naître un bâtiment, le fruit de sa propre création ». C’est à ce moment-là que son attrait pour la profession surgit.
SeWoong commence alors à étudier la discipline en autodidacte. Il découvre notamment le patrimoine architectural français pour lequel il se passionne. Il s’intéresse aux travaux de Jean Nouvel et de Le Corbusier, qui deviennent ses modèles. Tout comme Franck Ghery, à l’origine du Musée Guggenheim à Bilbao. L’architecte américano-canadien a d’ailleurs fait ses premières armes à Paris chez André Remondet lors d’un voyage d’étude. Comme eux, SeWoong souhaite faire construire des édifices qui contribuent au développement de la ville et au bien-être de ses habitants. Pour mener à bien son projet, il compte alors intégrer l’une des Ecoles d’architecture de la capitale française.
Changement de cap
Afin de pouvoir y accéder, SeWoong doit franchir une étape obligatoire : l’apprentissage de la langue de Molière. Il se tourne alors vers le Cavilam, une association de renommée internationale spécialisée depuis plus de cinquante ans dans l’enseignement du français aux étrangers. Pourquoi Vichy ? L’établissement de la ville thermale est celui qui offre le plus grand nombre d’heures de cours en comparaison avec les autres villes françaises.
Avant son arrivée en France, SeWoong exerçait une autre profession, bien éloignée de l’architecture. Il a officié comme soldat pendant quatre ans et six mois. Il précise bien «quatre ans et six mois » car il s’agit de la durée minimale nécessaire pour gagner le statut de professionnel. S’il faisait cela, c’était uniquement pour gagner sa vie. Aujourd’hui âgé de 25 ans, le jeune homme a les yeux tournés vers l’avenir.
De belles perspectives
Il souhaite s’éloigner de la société et de la culture sud-coréenne qu’il juge trop matérialiste. « Les coréens bichonnent leur voiture tel un bijou alors qu’ici en France, les gens n’y accordent pas autant d’importance». Selon lui, les Français se montrent également plus accueillants envers les étrangers. Il dit s’être senti accepté dès son arrivée. A l’entendre, il ne semble pas vraiment souffrir de l’éloignement avec ses proches. Il n’y pense d’ailleurs que très peu, trop occupé par ses activités. En dehors des cours de français au Cavilam, SeWoong participe à des ateliers d’écriture et d’art.
Pour ce qui est de Vichy, le jeune homme apprécie sa tranquillité et sa qualité de vie. «Je préfère une ville de la taille de Vichy pour vivre, c’est plus agréable. Paris est beaucoup trop grand, mais je n’ai pas le choix. C’est là où je dois me rendre si je veux réaliser mon rêve ». SeWoong sait se donner les moyens d’atteindre son objectif. Sept mois après son arrivée, les fruits de son travail sont clairement visibles. Le jeune homme s’exprime en français avec aisance, prêtant attention à chaque mot prononcé. Il se montre confiant en son avenir : « Je n’ai pas le temps de me poser de questions. Pour moi, la clé de la réussite, c’est la détermination et le travail ». A peine l’entrevue achevée, il se dirige aussitôt vers la médiathèque de l’université pour réviser.
Claire LENGRAND.
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