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Jusqu'à la garde : un film coup de poing

  • clairelengrand
  • 17 mars 2019
  • 3 min de lecture

Le premier long-métrage de Xavier Legrand a été nommé Meilleur film français lors de la dernière cérémonie des Césars. Au coeur de ce drame sentimental captivant, une histoire à vous donner des sueurs froides.


Saisissant. Poignant. Bouleversant. Jusqu'à la garde nous tient en haleine du début à la fin. Dès la première scène, un malaise se fait ressentir, sensation qui nous accompagne tout au long de l'intrigue. Miriam et Antoine Besson sont dans le bureau de la juge aux affaires familiales, accompagnés de leurs avocates respectives. Une simple histoire de divorce en apparence. En réalité, un problème bien plus grave se cache en arrière-fond. La juge lit à voix haute la lettre de Julien, leur fils. Le garçon de 11 ans déclare qu'il préfère rester chez sa mère. Son père, qu'il dénomme "lautre", ne lui inspire que peur et dégoût.


La peur, le fil conducteur de ce drame. Xavier Legrand, son réalisateur, a choisi de monter ce film tel un thriller psychologique à la Hitchcock. Pourtant, il confie s'être également inspiré du film "Shining" de Stanley Kubrick. Comme dans Jusqu'à la garde, la violence domestique est la toile de fond de ce film d'horreur. Afin de placer le spectateur au coeur de l'histoire, le réalisateur a également fait le choix de prendre comme point de vue celui du mari, "l'autre". Une façon de comprendre ce qui se trame dans le tête de ce personnage manipulateur et prêt à tout pour parvenir à ses fins.


En dehors d'une intrigue parfaitement ficelée, l'interprétation épatante des acteurs constitue l'autre gros point fort de ce drame sentimental. Léa Drucker joue une épouse terrifiée qui tente tant bien que mal de garder la tête froide pour ses enfants. La peur, communicative, se lit dans ses yeux dès les premiers instants. Tout come celle de Thomas Giolia, qui interpréte le rôle de Julien, un fils utilisé comme monnaie d'échange par son père. Incarné par Denis Ménochet, ce personnage violent n'était pas un rôle facile à assumer. Sa forte carrure aidant, l'acteur parvient à instiller une angoisse montante en nous.


L'image au service du propos


La mise en scène rajoute au film un effet d'autant plus saisissant. Comme ce plan fixe sur la porte des toilettes publiques derrière laquelle se trouve Joséphine, la fille aînée. La boîte d'un test de grossesse est jetée par terre, des sanglots éclatent. Jusqu'à la garde est un film sensoriel et suggestif. Le paroxysme de l'angoisse arrive au moment de la scène finale. Nous vivons ces instants effroyables aux côtés de Miriam et de son fils, et craignons le pire.


A travers ce premier long-métrage, Xavier Legrand nous parle d'un phénomène de société dont nous sommes tous conscients. Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi. Le message est clair : Parlons-en. Qu'il s'agisse de soi-même, d'un proche ou d'un voisin. Prêtons attention aux paroles, aux gestes parfois anodins qui en disent pourtant long. Agissons devant le fait accompli, comme cette voisine qui appelle la police. Jusqu'à la garde fait partie de ces films qui resteront dans les annales du cinéma français. Il est d'ailleurs sorti de la 44e cérémonie des Césars avec quatre césars en poche, dont celui du Meilleur film français de l'année 2019. Sa force ? démontrer qu'au delà de leur dimension artistique, certains films se veulent porteurs de message.





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