Le Collectif des Bois Noirs fait de la résistance
- clairelengrand
- 3 déc. 2018
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Dernière mise à jour : 26 déc. 2018
L’ancienne mine d’uranium de Saint-Priest-la-Prugne, dans le département de la Loire, a généré des millions de tonnes de déchets radioactifs pendant 25 ans. Ces résidus dorment pour la plupart au fond d’un bassin artificiel, dont les eaux se déversent directement dans la rivière. Le Collectif des Bois Noirs se bat depuis 38 ans pour que les eaux contaminées fassent l’objet d’un traitement systématique par les exploitants.

L’ancienne mine d’uranium, située dans les Bois Noirs, est avant tout une véritable mine à ciel ouvert. En 25 ans d’exploitation, 2 584 000 tonnes de minerai ont été extraits pour obtenir moins de 7000 tonnes d’uranium. Avec pour conséquence la production d’un million de tonnes de résidus radioactifs qui dorment dans un bassin artificiel retenu par une digue. Cette dernière, en cas de débordement, laisse les eaux contaminées se déverser directement dans la Besbre (rivière qui se jette dans l’Allier et la Loire).
Des travaux loin d’être à la hauteur
La gestion du site a été confiée à l’entreprise AREVA (aujourd’hui ORANO). Selon Arlette Maussan, présidente du Collectif des Bois Noirs : « plusieurs options de réaménagement ont été envisagées, sans résultats concrets ». Une station de traitement des eaux et des effluents a été construite en contrebas de la digue, mais des dysfonctionnements subsisteraient. En effet, lorsque le niveau des eaux du grand bassin monte, celles-ci s’écoulent vers un bassin annexe avant d’atterrir dans la Besbre.
Depuis la fermeture de la mine en 1980, le Collectif citoyen se mobilise sans relâche pour pousser l’industriel à faire des travaux dans de bonnes conditions. « Pour les riverains actuels et pour que les générations futures ne subissent pas des pollutions dont elles ne sont pas responsables » comme l’indique un rapport rédigé par le Collectif en 2014.
Les dates et actions clés du Collectif des Bois Noirs
1946 : la France se dote de centrales nucléaires, générant un besoin de minerai d’uranium.
1960 – 1980 : exploitation de la mine d’uranium de Saint-Priest-la-Prugne par la CEA (Commissariat à l’Energie atomique et aux Energies alternatives) et la COGEMA (AREVA).
1979 : création du Collectif des Bois Noirs pour lutter contre un réaménagement en Centre de Stockage de déchets radioactifs.
1996 : le Collectif se mobilise face au projet de stockage national de déchets radioactifs présenté par la COGEMA. Le projet est finalement abandonné.
2007/2008 : le Collectif commande un document de synthèse de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité). Le dispositif de traitement des eaux n’est pas au point. AREVA, alors mise en demeure par la préfecture, va jusqu’à attaquer l’arrêté préfectoral en contentieux.
Avril 2018 : nouvelle mobilisation du Collectif à l’entrée du site pour afficher les arrêtés préfectoraux et exiger de la part de l’industriel que les normes de rejets des eaux soient plus restrictives.
Claire LENGRAND.
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